Alain Heck
La création de l’actuel quartier du Plateau de Saint-Georges remonte au tournant des XIXème et XXème siècles, dans un endroit alors réputé pour la qualité de son air, car situé au-dessus des miasmes de la Ville.
C’est la raison pour laquelle y ont été édifiés, outre l ‘Institut Florimont, une grande bâtisse, un hôtel, devenu ensuite pouponnière et qui abrite actuellement des chambres pour travailleurs.
Mais le quartier est toutefois essentiellement composé de petites maisons individuelles, initialement destinées à y loger les familles d’ouvriers et d’employés dans une condition de confort simples mais décentes, ce qui n’allait pas de soi à l’époque.
Le charme de ce quartier, qui demeure sans prétention, découle notamment des styles si variés de ses maisons. En effet, depuis sa création, les familles qui y vivent n’ont cessé de les transformer, de les agrandir, voire d’en construire de nouvelles au gré des besoins des générations (jusqu’à 5) qui s’y sont succédé, et selon les styles des époques successives (chalets inspirés de l’Expo nationale de 1896, Art déco, Art Nouveau etc…).
Car, on le voit, elles y restent souvent très longtemps, ces familles !
Mais elles savent aussi accueillir et intégrer de nouveaux habitants, souvent reflets des vagues migratoires successives, ce qui est facilité par le caractère villageois du Plateau de Saint-Georges, dont les habitants, aussi bigarrés que leurs maisons, se connaissent, s’entraident parfois et se retrouvent souvent lors d’une fête annuelle au cours de laquelle sont échangées des anecdotes remontant parfois aux arrières-grands-parents.
Cette version locale de la « Fête des voisins », à laquelle se joignent des habitants des immeubles proches, se nomme depuis des décennies, « Fête du Hérisson ».
Car, troisième charme de ce quartier, ses petites parcelles abritent une faune locale souvent en danger : rien que dans mon jardin (379 m2) j’ai dénombré ce printemps, dans la haie variée qui l’entoure, 2 nids de merles, 2 de moineaux, 1 de rouge-queue (dans le garage) et, dans les nichoirs, sous le toit de la maison, 2 nids de martinets !
Mais la faune terrestre ne manque pas non plus : hérissons, crapauds, orvets etc…
C’est ce tout petit coin de convivialité et de nature que ses habitants souhaitent préserver, notamment au travers de leur association, le Groupement pour la Sauvegarde du Plateau de Saint-Georges. Ils estiment que leur revendication est au surplus moralement justifiée par le fait que leur Commune, dans laquelle leurs familles résident depuis parfois plus d’un siècle, a plus que démontré, au cours du XXème siècle et depuis le début du XXIème, sa solidarité avec les nouveaux arrivants dans notre beau Canton.
La population de Lancy n’a-t-elle pas plus que sextuplé durant cette période (d’environ 5000 habitants à plus de 30'000) ?
Alain Heck